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Science Pastafariste
20 août 2010

Miroirs Divins

Da Pasti Code I

Introduction :

Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ? Que fais-je ici ?

Questions métaphysiques éternelles qui déterminent notre place dans le monde.

 Ce à quoi je réponds : Moi, de chez moi, et j'y retourne ... En transmettant quelques postillons au passage. (tiré de Pierre Dac)

 Plus sérieusement, nous ne sommes que des animaux essayant de nous établir une prééminence sur notre niche écologique.

 Dans cette dynamique, la mise en scène est importante. Il s'agit de jouer une représentation où nous monterions les éléments de la pièce à notre avantage : La place de notre environnement, la nôtre dedans, et celle des autres intervenants.

 Dans la nature, un animal plus agressif ou retord aura plus de chance d'imposer sa prééminence que les autres. Et en fait il met en scene cette agressivité et/ou perversité pour s'imposer.

 Entre animaux cette mise en scène est déterminante. Un petit groupe de loups pourra ainsi prendre l'ascendant sur un ours ou non, suivant que le groupe ou l'ours se montrera plus déterminé ; Un groupe de hyènes sur un lion de même.

 J'ai vu un reportage sur un groupe de chasseurs charognards d'une tribu africaine. On y voyait ce groupe de trois hommes, en tenue d'apparat guerrier (et collier de nouilles autour du cou), prélever une cuisse d'un animal abattu par une troupe d'une dizaine de lions à la barbe médusée de cette troupe, incapable de réagir à cette prédation. Le petit groupe humain avançait, sans agressivité mais avec calme et détermination, vers la proie à peine abattue : C'était aux lions de voir s'ils agressaient ces "charognards" déterminés, ou pas, pour défendre leur butin. Mais les hommes en imposaient trop (par Touché Nouillesque) et les lions s'éloignaient de leur proie. Néanmoins, pour éviter que ces derniers ne finissisent par réagir quand même, ils se dépêchaient de prélever leur butin avec avec juste ce qu'il fallait de calme, afin de quitter la scène relativement rapidement.

 Cette technique ancestrale de  "charognage", illustre à lui seul comment nous définissons notre place dans le cirque de la vie. Ces charognards admettaient parfaitement qu'un seul lion était capable de les tailler en pièce tous trois, mais par cette soigneuse mise en scène, ils arrivaient à prendre un ascendant momentané et déterminant sur un élément plus fort qu'eux.

 Le groupe humain prenait en somme l'ascendant en distribuant les rôles de cette pièce à son avantage. Ce qui suppose tout de même de bien évaluer au départ les atouts et faiblesses réelles de chaque intervenant, y comprit les siens.

 Finalement la représentation que l'on se fait de son environnement, et la place qu'on compte y prendre est déterminente dans la mise en scène de notre prééminence sur notre niche écologique.

 Mais un atout est primordial dans cette mise en scène : il faut y croire. Un acteur qui ne croit pas à son rôle n'embarquera pas son public dans la pièce, qui tournera alors au bide complet. Faire semblant d'être supérieur  aide ainsi à imposer sa prééminence, mais s'en concaincre soi-même peut aussi être un plus déterminent (quoi qu'un excès de arrogance en oubliant son collier de pâtes puisse nous faire bouffer tout cru par les lions aussi).

 Grossièrement dit : Il nous faut au moins être convaincu que notre destinée est d'occuper une niche écologique pour pouvoir espérer la tenir. Et notre représentation du monde et de nous même est essentielle envers cette foi en nous et notre destinée.

 Cette représentation de nous est en sorte une espèce de miroir avantageux dans lequel nous nous complaisons à y voir notre destinée. Nous n'y voyons pas que nous même "idéalisé", mais aussi l'arrière plan, tout aussi "idéalisé", dans lequel nous nous y inscrivons.

bulding_touchMiroir, mon beau miroir, dis nous qui sont les plus beaux, forts et intelligents de l'univers :

Réponse a) Les Humains

Réponse b) Les humains civilisés, et plus spécialement les hommes (où les femmes selon)

Réponce c) Les humains de ma région

Réponse d) Les gens de mon genre

Réponse e) Ou moi en particulier

"euh...?" (je le savais)

I. Miroir Mystique :

 Notre première représentation de notre destinée fut de l'ordre d'une mystique animale superstitieuse.

 Konrad Lorenz, et d'autres, ont démontré que les animaux supérieurs au moins étaient sujet à superstition. Ceci même chez les oiseaux, dont nous sommes séparés génétiquement depuis plus de 300 millions d'années tout de même : Rien à voir avec la génétique, mais plutôt donc avec un aléa évolutionniste.fourmi_de_18_m

 Les fourmis sont-elles sujettes à une mystique ? Notre dictionnaire en langage fourmiesque a été égaré, mais de récentes études tendraient à prouver que les fourmis de 18 mètres y auraient accès (sérieux !) .

 Bref, les humains se sont naturellement tournés en premier vers le miroir de la superstition mystique.

 C'est notre première représentation de notre destinée. L'idée même de destinée y est incluse : Nous ferions partie d'un grand tout, dont notre place y aurait été prédestinée avantageusement, mais sous conditions, supertitieusement parlant.

 D'où une déclinaison de mystiques plus ou moins exotiques, dont les religions proprement dites feront leurs choux gras. Mais comme par hazard, nous serions bien le peuple élu : "euh..." qu'IL a dit.

 Dans ce concept, deux éléments s'opposent et se complètent toujours : La mystique et le concrêt technique. L'organisation sociale sera toujours divisée en deux plans à la fois liés et séparés :

  • Le monde pratique et matériel immédiatement accessible et maîtrisable par des techniques abouties
  • le monde mystique auquel se rattache tout ce qui échappe à notre emprise directe, qui relève plus d'un "dialogue" et qu'on tente vainement de rendre formel, mais qui nous échappe toujours partiellement par définition : Les forces qui nous échappent, eh ben elles nous échapent, voilà, c'est de leur nature intrinsèque.

(enfin pour moi, il n'y a que du mystique parce que même les objets inanimés ont une âme, la bière, les pâtes, etc., mais foin de digression théologique)

II. La dérision :

 De fait cette première représentation sacralisée du monde a toujours inspiré un certain scepticisme constitutionnel. Comme notre groupe de "charognards", cette mise en scène tient compte de sa propre futilité, où l'apparence de la mise en scène est aussi importante, sinon plus, que la réalité des choses. Il reste toujours une part de scepticisme, d'agnosticisme, dans cette représentation, par définition.

 En effet, le mystique définissant l'impalpable, qui par définition est sujet au doute sur la représentation de cet impalpable, car une représentation trop précisément sûre en ferait du palpable, du concret tangible et sans mystère.

 La dérision, au moins mesurée, sur la réalité des dogmes des "prêtres" des cultes reste donc un garde fou incontournable, qui rappelle la nature impalpable, et donc in-maîtrisable compris intellectuellement, du domaine mystique, contrairement aux certitudes concernant le monde palpable.estampe

On ne sait si le Monstre fait partie du palpable de par ses qualités "passe-murailles",

mais il semblerait que notre monde lui serait par compte parfaitement palpable :

 Cette dérision a ses limites, car ces "prêtres" se prétendent seuls à pouvoir négocier à minima avec ce monde qui nous échappe. D'où un certain respect, néanmoins subordonné aux résultats. Bon, ces "prêtres" auront toujours beau jeu de prétendre que c'est le manque de dévotion de la communauté qui sera responsable de l'échec de leurs intercessions auprès du sacré, et non de de leur incapacité en elle-même, ou voir même par abscence de sacré en soi.

III. La philosophie :

 Ce doute sera à l'origine d'un travail introspectif sur la valeur intrinsèque de nos propres représentations du monde et de nous même, à travers l'émergence de la philosophie dans les mondes antiques, et en particulier chez les grecs.

 On suppose que cela commença avec la remise en cause de notre appréhension du monde palpable au travers les progrès techniques et scientifiques (déjà). Ainsi si nous nous trompions sur la nature palpable des choses, devant donc faire évoluer nos concepts à leur propos, à fortiori il y avait bien des chances qui en soit de même pour le domaine de l'impalpable.

 D'où la nécessité d'interroger notre intellect sur ses propres impasses.

 La philosophie sépara ainsi la pensée de ses propres représentations du monde qu'elle observait (palpables ou impalpables). Le monde de la pensée était désormais à interroger méthodiquement pour en découvrir les mécanismes, ses avantages et inconvénients, au même titre qu'on interrogeait la nature palpable des choses pour en découvrir les mécanismes , leurs avantages et leurs inconvénients. Et cela embarqua dans cette dynamique l'appréhension intellectuelle de l'impalpable qui n'échappa pas à la règle.

 Car la philosophie se place d'emblée au dessus de la science et du mystique au sens où l'appréhension de ces derniers se fait par l'intellect qui doit être remis en cause avant toute chose.

 Il y a dans la philosophie un agnosticisme profond envers la sacralisation de la pensée, et en même temps place la pensée de la pensée au coeur de sa propre réflection... miroir toujours, mais dans le doute de l'image renvoyée ici par le miroir déformant de la pensée (Cf. : la caverne de Platon mais nous savons ce qu'il en est lorsque nous révélons la vérité du Monstre en Spaghetti Volant)

 La philosophie sera la première démarche iconoclastiquement construite de nos propres représentations : Désormais pour mieux aborder la réalité des choses, il nous fallait déconstruire le paravent de nos représentations qui nous empêchaient d'y accéder (et la science pervertie par le Monstre donc)

IV. L'anthropologie :

 Le moyen âge occidental verra les sciences et philosophie céder le pas au retour de la mystique religieuse quand à nos propres représentations de notre destinée, initiant son lent déclin moyenageux. Tandis que l'islam se développera en incorporant les savoirs des civilisations grecques, hébraïques, assyriennes, perses, hindoues, égyptiennes et chrétiennes, rien de moins.

 Les conquêtes et reconquêtes chrétiennes remettrons tout ceci au goût du jour... d'abord en Espagne qui permettront aux chrétiens de remettre la main sur sur les savoirs grecs, rejetés à l'origine en tant que provenant d'impies polythéistes. Aussi les explorateurs et conquérants chrétiens rapporterons d'autres modes d'appréhension du monde d'autres peuples, de la Chine par Marco Paulo est ses successeurs, du "nouveau monde" et autres contrées lointaines. (L'islam alors se recroquevillera sur un dogmatisme religieux prévalant sur son ouverture antérieure, initiant alors aussi son lent déclin.)

_lu Avant de convertir ces "primitifs", il convenait de réafirmer la suprématie de "nos" représentations du monde sur les leurs, en les comparant défavorablement à nos yeux. Et pour comparer, ne serait-ce qu'inéquitablement, il faut comprendre au moins à minima.

 De là naquit l'anthropologie, il ne s'agissait au départ que de déqualifier les cultures exogènes en cultures dites primitives, pour mieux réaffirmer nos prétentions à leur imposer nos vues théologiques.

 Mais pour autant, philosophie et science y avaient retrouvé leurs lettres de noblesse, et finalement l'anthropologie s'affinera par Touché Nouillu interposé.

 De fait, l'étude des mécanismes de ces autres représentations de la destiné humaine finira par interroger nos propres représentations, par certaines similitudes et constantes entre elles et avec "nous".

 En fait ces "pseudo-primitifs" nous en apprenaient plus sur nous même que nous ne l'aurions souhaité, car finalement les similitudes nous amenaient à nous interroger sur notre propre "primitivité".

Pollution scientifique incontournable :

 Ainsi l'anthropologie et l'ethnologie formeront le prototype des sciences humaines en démontrant un certain universalisme humain avec ses constantes, mais surtout en démontant toute illusion à vouloir être neutre en matière d'étude sur l'humanité et ses représentations.

 En effet, marquée par le dévoiement initial de son but premier (démontrer la supériorité de la représentation occidentale), qui polluait tout sérieux dans sa recherche, elle a tenté de se vouloir neutre et objective. Mais bien vite, force a été de constater que c'était impossible.

 Ainsi, il ne suffisait pas de dire aux indigènes qu'on ne voulait pas transformer leur culture en la nôtre pour ne pas inférer sur eux. Le simple fait d'entrer en contact avec ces cultures, ne serait-ce que pour les étudier, modifiait en soi ces cultures, et bien souvent les ethnologues n'étaient pas les seuls à entrer en contact avec eux. Même à vouloir les étudier pour mieux chercher comment préserver leur culture de toute pollution exogène représente une pollution en soi, car deux cultures qui se rencontrent, même à minima, interfèrent nécessairement entre elles, c'est un fait incontournable.

 Ainsi l'anthropologie ne sait si elle travaille à la préservation ou à la destruction de l'objet de ses études. C'est le Monstre qui décide.

 Mais l'objet de leurs études travaille-t-il à la préservation ou à la destruction de notre conception de l'anthropologie ?

Les sciences humaines sont, elles mêmes, polluées par l'objet de leurs études.

 Aussi, même si l'on se réjouit de l'abandon d'une conception auto-élitiste de l'anthropologie occidentale au profit d'un abord plus neutre, cette transformation ne s'arrête pas là. L'étude d'autres modes de représentations interroge nos propres modes de représentations, or c'est avec ces représentations que nous les étudions.

 A la fin cela bouleverse nos propres représentations elles-mêmes, l'anthropologie ne modifie pas seulement notre regard sur les représentations des autres, mais sur les nôtres propres également. Ce faisant elle bouleverse la société qui commandite ses études, donc le but qu'elle leur enjoint, et finalement la représentation de sa propre conception en tant que science, où la neutralité scientifique classique n'y serait que pure illusion.

 Eh oui ! Le Toucher Nouillu y fait des ravages bien pire que dans les autres sciences encore.

 Mais l'anthropologie penne encore à s'imposer dans nos représentations : il est difficile pour nous de nous comparer à des "primitifs" en rapport à nos prétentions à être sortis de la primitivité, mais l'anthropologie nous rappelle constamment que cette sortie n'est que très grandement illusoire. Ainsi lorsque Durkheim, début 19e S. définit ce qu'est le fondement du religieux, les religions et politiques actuelles (englobées dans le concept) ne veulent évidemment pas s'y reconnaître. Et comme Durkheim démontre que le religieux dépasse le cadre de ce que nous définissons comme religieux, en assimilant la science par exemple à ce cadre, nous avons du mal à admettre cette nouvelle représentation de nos représentations de la pensée humaine,  Ne sommes nous pas Sapiens-sapiens nom de Monstre !? La science : un processus religieux primitif ? Comme nous y allons ! Pour un peu ils nous abonderaient en ce que le Monstre en Spaghetti Volant soit bien à l'origine des découvertes scientifiques par Toucher Nouillesque !

V. La sociologie :

 A force décortiquer les représentations des autres comme illusoires, mais fonctionnelles et nécessaires pour eux, on a donc fini par en conclure qu'il ne serait pas inutile d'étudier nos propres représentations de même.

 Cette interrogation sur nos propres mécanismes représentatifs fondant nos sociétés formera la base de la sociologie moderne. Il ne s'agit plus tant de nous gargariser sur le bien fondé de nos valeurs représentatives que de les décortiquer dans leurs tenants et aboutissants, leur mécanismes intrinsèques en dehors de tout jugement de valeur explicite (les implicites faisant partie de l'étude in fine).

  •  Il y a les tenants d'un étude fataliste de leur objet d'étude, qui savent pertinemment que leurs conclusions sur les avantages et inconvénients sur nos propres représentations n'est pas neutre à priori : Car ils feront nécessairement choix de société pour ceux qui les récupéreront.
  • Et il y a ceux qui, tant qu'à ne pas être neutres, préfèrent s'engager dans le débat en indiquant leurs préférences en matière de représentations de la place de l'humain et de son environnement, en s'appuyant eux même sur leurs conclusions.

 L'exemple le plus parlant de cette dernière dynamique est le marxisme, où l'on voit les travers que ceci peut engendrer. Le risque de l'engagement est la cécité à terme par Touché Nouilleux : Vouloir imposer un mode de représentation des choses risque d"amener à en minimiser les inconvénients en cours de route, et en en magnifier les avantages à terme.

 Mais aussi le fatalisme n'en est pas exempt, dans la mesure où ceux qui récupèrent leurs conclusions sur ces représentations à leur propre compte font exactement la même chose. Mais au moins les chercheurs peuvent toujours dire alors que les orientations choisies ne l'ont pas été suggérées explicitement par eux, et de continuer d'étudier avantages et inconvénients de la nouvelle donne issues de leurs travaux.

 L'engagement n'est pas à rejeter en soi, mais suppose toujours un recul critique des inconvénients à ses propres conclusions : L'engagement réclame en sorte que le chercheur reste un analyste critique de ses propres conceptions en restant à l'écoute des autres modes d'analyse... Et c'est loin d'être la démarche la plus simple, mais pas forcément la moins productive, tant qu'on sache se garder de ses travers.

 Il y a toujours dans la sociologie, comme dans toute science humaine, un second degré qui est celui de sa propre implication dans l'objet de son étude, que ce soit de nature fataliste, qui n'est pas neutre en soi, ou volontariste... Second degré essentiel à ne surtout pas zapper.

 Car là, nous sommes toujours dans la représentation humaine des choses, et finalement dans des systèmes de "croyances" en des systèmes de valeurs fondatrices du social... Mais comme en philosophie, dont elle n'est qu'un avatar particulier, sa pensée doit y rester agnostique à elle même : Réfléchir sur un mode de "penser les représentations", c'est toujours penser avec tous les aléas que cela comporte en matière de cercles vicieux rhétoriques, à repenser donc constamment.

VI. L'éthologie :

 Qu'est que c'est que cette bête là encore ? Eh bien Parallèlement à l'anthropologie, l'étude des sciences du vivant a amené cette discipline à étudier les organisations animales, encore au départ pour sanctifier notre supériorité humaine à ce niveau.

 Mais pareil, l'étude des comportements animaliers a fini par nous ramener à des similitudes troublantes. Finalement nous nous comporterions encore largement comme des animaux mus par des mécanismes de régulations sociales quasi instinctifs, communs à toutes les espèces un tant soit peu évoluées.

 L'anthropologie nous avait rabaissé au niveau de notre primitivité encore actuelle, l'éthologie enfonce le clou en nous rabaissant au niveau de notre animalité la plus grossière.

 Finalement les noirs étaient bien des singes mal dégrossis... sauf que les blancs étaient aussi à mettre dans le même sac, voir même tous dans le sac des moutons ou autres insectes purement instinctifs. Vanité, vanité.

 Autant dire que, même chez nombre spécialistes de sciences humaines, la ré-assimilation de l'humain au règne animal ne va pas de soi. A force d'étudier l'humain, ils ont défini aussi les stades d'évolution de la construction sociale humaine, et en ont oublié les constantes les plus instinctivement grégaires et animales. Bref, une éthologie qui auraient des prétentions à éclairer la sociologie, ça fait encore grincer quelques doctes dentitions : Le Mâle Alpha de la meute des sciences humaines tenterait encore de repousser ce petit jeunot sorti d'on ne sait où, et venu défier son leadership.

sup_riorit__1Bon certains rechignent encore à abandonner l'idée de la supériorité du civilisé sur le primitif, et à forciori sur l'animal. Car tout de même, on ne peut dénier une potentialité intellectuelle supérieure à l'humain quant à sa capacité à transformer et impacter son environnement.

Soit, mais est-ce pour autant dire que cet "impactage" soit nécessaisrement positif, et donc que cette capacité soit nécessairement plus une qualité qu'un défaut dans une dynamique de sélection naturelle à très long terme. Bien des espèces, et même très primitives, nous survivront sans doute le cas échéant.

Ouaiis... admettons, mais quand même notre niveau de conscience des choses est meilleur. Pas si sûr finalement ! Au moins le primitif sait qu'il fait partie de la nature, alors que nous faisons tout pour faire comme s'il n'en était rien. Ainsi Un produit fabriqué par l'humain est dit non naturel, alors que l'humain étant un pur produit de la nature, ce qu'il fabrique n'est donc qu'un sous produit naturel du processus naturel de l'avênement humain CQFD.

Tant que notre niveau de conscience consistera a nier des évidences telles que notre appartenance à la nature, au rêgne animal, et à la primitivité résiduelle qui en découle, elle s'apparentera plutôt à de l'inconscience. Qu'un primitif se pense supérieur à son voisin parce qu'il a réussi à le spolier en lui mettant un coup de gourdin, soit... Mais valons nous donc tellement plus, en spoliant ces primitifs de leurs terres en les assomant de notre prétendue "supériorité" ?

VII. La psychologie :

 C'est aussi un avatar scientifique de la philosophie en ce sens qu'elle étudie une frange particulière de l'illusion de la pensée dite rationnelle.

La psychanalyse en particulier a démontré combien ce que nous pensons rationnel avait souvent des ressorts irrationnels qui nous échappaient totalement.

Ce qui ne veut dire que tout raisonnement dût être tenu pour nul et non avenu : La rationalisation de pulsions inconscientes se doit d'être le plus crédible possible à nos propres yeux, et donc se fondre dans le moule rationnel. Ceci lui confère donc les propriétés du rationnel en soi, et le but rationellement suivi peut parfaitement atteindre ses objectifs, sauf que le but qui est sous-tendu inconsciemment peut ne pas être le même.

 Ainsi un chercheur découvrira-t-il des lois fondamentales de l'univers avec force pertinence, alors que son but inconscient est peut-être de prouver à son père qu'il a eu tord de mépriser ses potentialités lors de son enfance. Mais après tout les autres s'en fichent, même si c'est fondamental pour lui... Ceci dit ceci peut aussi se révéler un problème si sa théorie ne colle pas, et qu'il s'entête en cela à biaiser la réalité pour affirmer sa valeur en tant que chercheur, plutôt que de rester humble devant les résultats de ces recherches, et ceux d'autres plus pertinents qui le renvoient à son complexe d'infériorité. Quand à vouloir démontrer à tout prix que l'omnipotentialité de Dieu "le Père" ne puisse-être remise en doute... l'inconscient peut aussi en polluer la nature profonde de la démarche.

 Et la psychanalyse n'est pas le seul domaine d'apréhention en la matière : 

 L'étude du cognitif nous apprend ainsi que lorsque nous prenons une décision que nous pensons rationnelle, bien souvent elle n'est la résultante que de routines de pensée initiées dans notre apprentissage cognitif enfantin. Ces routines induisent un déterminisme de pensée subconscient (ne pas confondre avec l'inconscient refoulé ci-avant).

Nous pesons ainsi souvent encore le pour et le contre d'une décision, alors qu'il est démontré que nos routines ont déjà pris la décision à notre place : Ce sous pesage du pour et du contre n'est en sorte qu'une façon de nous convaincre du bien fondé de la décision déjà prise. Et les éléments pesés ne sont pas tant là pour peser sur cette non décision, que pour ainsi être disposés de façon à aboutir nécessairement à la décision déjà en place. En vérité je vous le dis, c'est le Monstre en Spaghetti Volant qui organise nos décisions suivant son bon vouloir, notre pensée rationnelle n'est que pure illusion. Ramen.

VIII. La science :

 Et la science dure là dedans ? Bien évidemment, que Galilée ait détrôné la Terre du centre de l'univers n'est pas sans conséquence dans notre représentation mystique du monde, de même que Darwin nous ait fait descendre du singe et des bactéries primitives non plus.

 Mais ce ne sont qu'accidents collatéraux nouillus de notre rapport au monde palpable, pas au monde impalpable et sa mystique. Le problème avec nos représentations du monde "dit" impalpable, c'est que bien souvent elles tentent d'expliquer le pourquoi de l'organisation du palpable à priori incompréhensible.

 Dessein_intelligentBien évidemment lorsque le palpable se révèle être bien différent de ce qu'on avait cru constater au départ, alors que la mystique expliquait en quoi il en était ainsi, "y a comme un avis de tempête dans le landerneau, moussaillon".

 Mais à partir du moment où la mystique investit des domaines tel qu'un lointain passé ignoré jusqu'alors (donc du domaine de l'impalpable alors) pour dire ce qu'il en fut, ce ne peut que provoquer des cataclysmes à la révélation de la réalité. Idem lorsqu'il veut y inclure des explications ésotériques sur la foudre, les intempéries, tremblements de terre et autres phénomènes inexpliqués primitivement : Leurs explications scientifiques revoient alors le mystique à une image de primitivité obscurantiste, qui semblent alors conforter les conclusions des anthropologues.

 Max Weber, autre sociologue du début 19e S., a décrit ce phénomène comme "désenchantement du monde", les explications mystiques concernant le monde palpable tombent une à une : le monde nous apparaît de plus en plus comme une "mécanique" complexe, et non plus comme d'essence magique comme auparavant. Et tous ces domaines désenchantés passe de l'incontôlable mystique aux banalités bassement matérielles. Le problème est bien entendu que ce désenchantement progressif du monde entraine le désenchantement du mystique dans son entier : "Qu'est-ce qui nous dit que ce que nous croyons aujourd'hui, ne va pas se révéler faux demain comme tant de croyances passées ?"

 Weber constate d'ailleurs que ce désenchantement s'acccompagne d'un reflux vers d'autres valeurs "magiques" : ésotérisme, astrologie, satanisme, etc. comme si l'esprit humain ne pouvait se passer de merveilleux. D'ailleurs soyons clairs, il s'agit de reflux plutôt que de créations ex-nihilo. Ce qui indique que le doute agnostique de la dérision au départ s'accompagne toujours de cultes de remplacement au cas où le culte dominant ferait défaut, ,même si ces cultes accessoires ne s'affirment pas toujours comme tels. Nous serions en fait des polythéistes qui ne s'avouent pas franchement comme tels, mais quand même.

 Aussi en saupoudrant le concept d'un peu de Durkheim, on pourrait considérer que le sport soit un culte de remplacement, comme chez les grecs où la cité qui remportait les épreuves était bénie des dieux. Et que donc tous les cultes dits profanes soient de véritables alternatives : Croire au paradis prolétarien, aux valeurs sacrées de la république, vouer adoration à une icône de la danse, un monstre sacré du cinéma, une idole de la chanson,  une marque culte ou le poisson rouge de mon voisin. La science a ses propres images cultes : Einstein, Hawkwind, Bogdanoffs, etc. où l'on se place sous la protection du Dieu du savoir finalement. Ce ne sont tant des jeux de mots que vraiment de la sociologie ici.

 En fait, il n'y aurait pas de désenchantement mais un transfert d'enchantement d'un domaine mystique à l'autre, de la religion proprement dite vers les superstitions et/ou les Dieux du savoir et de la raison.

La mystique de la science consiste à se placer sous la protection du Dieu de la raison. Mais c'est quand même une mystique qui place l'agnosticisme au centre de sa sacralisation. On n'y croit pas "à priori" : le doute sur ses conclusions n'est pas seulement toléré, mais un élément essentiel de la foi. Toute conclusion DOIT y être soumise à la critique argumentée.

Cette mystique est à deux niveaux :

  1. Aucun dogme en ce qui concerne ses propres conclusions qui peuvent être remises en cause par une analyse plus pertinente in fine. Ceci dit, une foi un précepte bien argumenté, il devient plus difficile à contester de fait.
  2. Une méthodologie, toujours perfectible, mais solidement charpentée : Hypothèse, vérification concrète de l'hypothèse reproductible par les sceptiques à cette dernière, contre vérifications par ces sceptiques, voir contre hypothèses avec vérifications idoines, enfin consensus des tenants de cette méthodologie sur le bien fondé de l'hypothèse.

N.B. même une hypothèse solidement admise peut toujours être afinée par des contre hypothèses plus pertinentes à terme. Il existe ainsi toujours de faibles distortions entre hypothèses clairement établies et ses vérifications, et ouvre la voies à des affinements ultérieurs. Ces affinements ne remettent généralement pas en cause l'hypothèse de départ d'ailleurs, car généralement bien charpentée dans son domaine, mais apporte des variations à cette dernière dans des domaines extrêmes (Cf : Einstein vs Newton)

  Ceci dit, même la Science est sujette au désenchantement dans ses mauvaises applications (Cf. : bombe atomique). Alors soit la science en tant que méthodologie du savoir n'est pas en cause, mais elle fait l'objet d'une mystique à son corps défendant : "La place de l'humain serait d'aller vers le progrès grace à son savoir omnipotent", mais Pierre Curie fut l'un des premiers désenchanté de ce culte : « Dans des mains criminelles, le radium pourrait devenir très dangereux, et l’on peut se demander ici si c’est à l’avantage de l’humanité de connaître les secrets de la nature, si elle est assez mature pour les utiliser, ou si cette connaissance ne lui sera pas nuisible » (1903).

Ramen

X. L'athéisme :

 Découlant de la science, l'athéisme se présente néanmoins comme une croyance en ce que l'impalpable n'est que du palpable en devenir. Car enfin, contrairement à la science qui démontre ce qu'elle avance, l'athéisme penne à apporter la preuve de ce qu'il avance. Même si le puzzle de ses éléments de preuves ont l'air de bien se mettre en place par la science ; qui, elle, démontre régulièrement que les pièces manquantes de la connaissance ultime de toute chose tombent régulièrement sous sa coupe. Mais il subsistera encore pour longtemps le doute sur la possibilité de placer tout l'impalpable dans le domaine du palpable. D'autant que certaines découvertes Pastafarienne jettent le trouble sur la validité palpable de la science.

IX. Le Pastafarisme : (Aahhh... enfin !)

Pastafarian_holidayPlus qu'une religion, mais tout est religieux en soi, c'est quasiment une branche de la philosophie des religions. Partant du constat agnostisant de la vanité à vouloir définir l'impalpable de façon certaine : Il se définit par rapport à cette vanité par l'absurde. Tant qu'à se tromper en ce domaine autant y aller carrément. Quand les autres concepts mystiques de la représentation de l'impalpable tentent difficilement d'être pertinents dans leur approche, en se raccrochant aux branches dès que leurs concepts s'effrondrent un à un, le Pastafarisme se déclare d'emblée impertinent.

Dans ce concept, il ne risque aucunement de s'effondrer : Qu'on démontre son impertinence, et alors ? C'est son concept de départ de démontrer l'impertinence de toute pertinence dure en la matière... Une telle démonstration renforce donc son propre concept à priori.

Une foi_ posé ce concept absurde néanmoins, les ramifications théologiques, mais surtout philosophiques qui en découlent, ouvrent des perspectives infinies et protéiformes, sur les analyses de nos rapports à l'impalpable.

quelques exemples à prendre dans le désordre :

  1. Le Pastafarien n'y verra que des évidences, évidemment !
  2. L'agnostique déclare en général l'esprit humain trop étriqué pour pouvoir définir son rapport à l'impalpable : Sa place et la place de son environnement face à celui-ci. Une définition de l'impalpable, telle que le Monstre, qui se prétend impertinente d'emblée, met parfaitement en scène ses doutes à ce sujet.
  3. Et tout croyant qui se respecte est un agnostique qui s'ignore : Que les divagations de certains théologiens de sa propre obédience exaspèrent parfois. Le Monstre peut leur apporter quelques secours face à leur vanité transitoirement : Un garde fou du style "Ho là ! ne poussez pas le bouchon trop loin dans vos divagations, parce qu'en face ils sont plus forts que vous à ce sujet : Impertinence pour impertinence, c'est à voir ?".
  4. L'athée peut investir dans cette impertinence la vanité humaine à vouloir à tout prix définir un impalpable imaginaire. Ce qui le situerait de fait impertinemment dans son environnement. Idem : Impertinent pour impertinent.
  5. Le spécialiste des sciences humaines y verra un nouveau positionnement intéressant de l'humain face à l'impalpable sensé définir sa place dans son monde.
  6. Le philosophe y verra un concept de pensée capable de nous faire prendre du recul par rapport à la pensée du mystique.
  7. Le bon vivant y verra une excellente occasion de ré-enchanter sa vie spirituelle sans se prendre la tête avec des considérations théologiques tant sérieuses qu'abstruses. Parce que sans déconner, savoir quelle place dans l'univers lui a réservé une Imcalpable Invisibilité est sans doute la dernière de ses préoccupations : Il a des choses autrement importantes dans la vie... Tenez, il a encore 30 pirates fishes a découper pour mettre dans le dos de ses congénères au prochain 1er avril, si c'est pas important ça !?
  8. Etc., etc. ...

Bref, un système de pensée ouvert... sur notre place dans l'univers et sa définition. Plus qu'une réponse toute faite sur notre place définie par rapport à l'impalpable, c'est un outil de reflection, multiforme et non dogmatique, par rapport à la question.

Ramen

 perdu ? la carte aux trésors

carte4 

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Science Pastafariste
  • Le Monstre en Spaghetti Volant (Notre Créateur voici 5000 ans) se rit de la science officielle. "IL" tronque les résultats des expériences scientifiques par son toucher nouilleux pour faire croire aux scientifiques que la science existe.
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